Présentation du projet

Le volet Nouveaux usages des collections muséales : la collection engagée de la Chaire de recherche du Canada en muséologie citoyenne vise à redéfinir la manière dont le public interagit avec les trésors des musées. À l'ère du numérique, nous avons la possibilité de transcender les expériences traditionnelles de visite de musée. Au lieu de simples visites passives, les musées peuvent désormais devenir des espaces vivants de découverte, d'engagement et de dialogue.

Objectifs

La numérisation avancée est au cœur de ce projet, car elle offre la capacité de transformer de simples objets en expériences en 3D et en réalité augmentée. L'interactivité est également une priorité, avec le développement d'outils et d'applications qui offrent une immersion plus profonde dans les collections. Enfin, nous cherchons à encourager une collaboration ouverte, en invitant la communauté à contribuer à la compréhension et à l'interprétation des objets de la collection.

Impacts attendus

Nous espérons que ce projet ouvrira les portes des musées à un public plus vaste, y compris à ceux qui ne peuvent pas se rendre physiquement dans ces espaces. De plus, en permettant une interaction plus profonde avec les collections, nous anticipons un renouvellement de l'intérêt du public pour les objets d'art et d'histoire. En intégrant la technologie de manière innovante, nous aspirons également à établir de nouveaux standards pour les institutions culturelles du 21ème siècle.

Sur le Partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d'art

Le Partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art réunit le musée et l’université dans une approche de coproduction des connaissances portant sur la transformation des pratiques entourant les collections muséales. Sous la direction de Johanne Lamoureux, le Partenariat s’articule en quatre axes de recherche qui sont sous la responsabilité de Marie Fraser (axe 1 – La collection exposée), Johanne Lamoureux (axe 2 – La collection engagée), Mélanie Boucher (axe 3 – La collection élargie) et Emmanuel Château-Dutier (axe 4 – La collection partagée). Le Partenariat rassemble une vingtaine de chercheurs et chercheuses, des collaborateurs et collaboratrices du Canada et de l’étranger ainsi que six musées partenaires (le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée d’art de Joliette, le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée McCord Stewart et le Musée national des beaux-arts du Québec). Outre l’université d’accueil du Partenariat (l’Université de Montréal), participent également à titre de partenaires quatre établissements d’enseignement francophones (l’École du Louvre, l’Institut national de la recherche scientifique, l’Université de Liège, l’Université du Québec à Montréal et l’Université du Québec en Outaouais) de même que trois galeries universitaires (le Centre d’exposition de l’Université de Montréal, la Galerie de l’UQAM et la Galerie UQO) et un organisme communautaire (Exeko). Il implique également deux chaires de recherche : la Chaire de recherche du Canada en muséologie citoyenne (Johanne Lamoureux/UdeM) et la Chaire de recherche en études et pratiques curatoriales (Marie Fraser/UQAM).

Sous la responsabilité de Johanne Lamoureux, l'axe 2 – La collection engagée vise à faire émerger les modalités citoyennes du tournant participatif, celles qui transforment non seulement l’institution, mais les acteurs et actrices et la société. Il approfondit par là un volet de la Chaire de recherche du Canada en muséologie citoyenne de la directrice du Partenariat. L’étude des nouveaux usages discrédite l’opposition entre le « patrimoine mort » des collections et le « patrimoine vivant » que serait le public. Collections et publics sont désormais dans une relation dynamique qui revitalise chaque pôle. Après 40 ans d’emphase sur la médiation unidirectionnelle, les musées misent sur une participation plus interactive des publics. Les musées d’art ont pris ce tournant avec un peu de retard par rapport à d’autres types de musées, à cause du caractère longtemps fétichisé de l’œuvre d’art au sein de la culture. Or il s’avère que les institutions développent souvent ces initiatives citoyennes sur la seule base d’intentions plutôt que d’objectifs et que conséquemment, elles n’en mesurent pas l’impact ou les retombées. Elles n’archivent pas non plus ces projets et les traces de ce tournant citoyen sont disséminées au hasard à travers les départements d’éducation, les rapports annuels, les communiqués de presse, les archives de la conservation et la mémoire institutionnelle. Cet axe recense ces traces lacunaires et vise à formuler le premier protocole d’archivage des activités citoyennes au Musée. Celui-ci, élaboré à partir des projets réalisés par nos partenaires, permettra une première mise en récit de ce tournant important. L’expertise du laboratoire d’innovation sociale de l’organisme communautaire EXEKO, spécialiste depuis 2006 de l’inclusivité sociale en milieux culturels, occupe un rôle important dans cet axe : il nous accompagne pour une évaluation des impacts de futures initiatives du genre et dans l’élaboration d’un projet en vue d’un commissariat citoyen dans un musée partenaire.

Cinq femmes devant une salle répondent à des questions.

Participantes de la séance « La collection engagée » du colloque « Qu'est-ce qu'une collection aujourd'hui ? ». Photo : Maude Hénaire